• les plantes adaptogènes

    Le merveilleux monde des adaptogènes

    Par Frédéric Robert
    tulsi

    Le concept de plante adaptogène fut défini par des scientifiques russes à la fin des années 40. Ces derniers étaient à la recherche de substances pouvant augmenter les capacités physiques et intellectuelles de même que la résistance de l’organisme face à divers facteurs adverses comme le stress ou la maladie, notamment pour les athlètes, les militaires et les joueurs d’échec russes.

    Après avoir cherché en vain du côté des substances chimiques, c’est en se tournant vers le monde végétal qu’ils sont arrivés à leur but (et un point pour nous!). Parmi les premières plantes étudiées, on note le ginseng asiatique (panax ginseng), plante bien connue pour son effet énergisant, et l’éleuthéro (eleutherococcus senticosus) aussi appelé ginseng sibérien en raison de ses propriétés similaires au panax, même si les deux plantes ne sont aucunement liées d’un point de vue botanique.

    Définition et déclinaison des bienfaits

    Pour être qualifiées d’adaptogènes, les plantes doivent respecter les trois critères suivants : ne posséder aucune toxicité, même pour un usage à long terme, produire une réponse non-spécifique, c’est-à-dire une augmentation générale de la capacité de résistance et d’adaptation de l’organisme face aux stress d’origine physique, biologique et émotionnelle, et finalement avoir un effet normalisateur à différents niveaux, que ce soit nerveux, immunitaire ou endocrinien, contribuant ainsi à maintenir l’homéostasie du corps, son (trop souvent précaire) équilibre. En bref, des plantes qui protègent le corps (à ce titre la plupart possèdent des propriétés anti-oxydantes, hépato-protectrices et anti-tumorales), le fortifient, l’optimisent. Des plantes également que l’on peut prendre aussi longtemps qu’on le désire, aussi longtemps que le besoin s’en fait sentir. De merveilleuses compagnes de route, d’autant plus précieuses compte tenu du rythme de vie effréné que nous nous contraignons trop souvent à suivre! Que l’on parle de stress, fatigue, épuisement, déficience immunitaire, problème de mémoire et de concentration, insomnie chronique, les adaptogènes se révèlent adaptées (!) pour toutes ces indications, et bien plus!

    Ce qui est merveilleux, en fait, avec ces plantes, c’est que l’on va directement à la source du mal, aux racines du problème. Par exemple, plutôt que de simplement provoquer un endormissement avec l’aide d’une plante sédative comme la passiflore, en choisissant de tonifier et de fortifier le système nerveux avec une plante adaptogène comme l’ashwagandha (dont le nom latin est justement Withania somnifera), vous deviendrez peu à peu plus alerte et efficace le jour tout en ayant un sommeil de meilleure qualité la nuit.

    Mais qui sont-elles?

    À l’heure actuelle, pas loin d’une vingtaine de plantes peuvent se prévaloir du glorieux titre d’adaptogènes (adaptos pour les intimes). La majorité d’entre elles proviennent de la pharmacopée chinoise, comme l’astragale, le codonopsis, le reishi et le schisandra, ainsi que de la pharmacopée ayurvédique, comme le basilic sacré (aussi appelé tulsi), l’ashwagandha, le shatavari et le shilajit. Cela s’explique par le fait que ces deux systèmes de médecine possèdent des concepts similaires et travaillent depuis longtemps avec ces plantes ayant une action équilibrante et fortifiante globale sur l’organisme : plante rasayana en ayurvéda, que l’on pourrait traduire par régénératrice, et plante tonique du chi et du sang en médecine chinoise, c’est-à-dire qui renfloue notre énergie vitale.

    Plus près de nous, il y a le ginseng américain, qui se rapproche plus de l’éleuthéro (le ginseng sibérien) que du ginseng asiatique dans son aspect énergétique (le panax ginseng est plus yang, plus réchauffant et stimulant, convenant mieux aux personnes âgées, contrairement aux deux autres qui se révèlent plus neutres et par conséquent plus adaptés pour les jeunes) ainsi que le rhodiola, une plante qui gagne de plus en plus en popularité.

    Au fil des années, les vertus que l’on prête aux plantes adaptogènes se sont vues confirmées et leur mode d’action spécifique précisé par de nombreuses études. Ainsi, nous savons maintenant que le basilic sacré régularise le taux de cortisol sécrété par les surrénales (il s’agit d’une des hormones du stress), en plus d’équilibrer la glycémie, que l’astragale agit au niveau de la moelle osseuse, stimulant de ce fait la production de globules blancs, en plus d’augmenter la production d’interférons, de macrophages et de lymphocytes, stimulant donc puissamment la réponse immunitaire, pendant que le reishi de son côté la normalise (ce qui le rend autant utile en cas de déficience que d’hyperréactivité, comme c’est le cas avec les allergies et les maladies auto-immunes telles l’arthrite rhumatoïde ou le psoriasis). Le rhodiola, quant à lui, se voit attribué de nombreux bienfaits pour le cœur, organe qu’il renforce et protège.

    On peut évidemment prendre toutes ces plantes seules, mais elles gagnent aussi à être combinées. De la sorte leurs actions se complètent et se renforcent et il en résulte des synergies des plus intéressantes (et puissantes!). Des exemples? Astragale + codonopsis + reishi pour un système immunitaire qui bat de l’aile. Ashwagandha + rhodiola + éleuthéro pour les états de fatigue chronique. Pour en savoir plus, je vous recommande fortement le livre Adaptogens, herbs for strength, stamina and stress relief de David Winston et Steven Maimes, qui traite le sujet de manière exhaustive.

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